jeudi 5 mai 2011
14 avril 2010
Walking down Vali Asr
11 : 14
A peine sortie du taxi, déjà d’autre taxi me sollicitent. Je n’y fais pas attention car je suis irrésistiblement attirée par la mosquée derrière moi. De l’autre côté de la route.
Petit tour à l’intérieur, je demande l’aide d’une femme pour savoir comment mettre mon voile, un de ceux qu’on distribue à l’entrée, en passant pas un sas pour se couvrir avant de pouvoir pénétrer à l’intérieur de l’espace ouvert autour de la mosquée. Finalement j’entre, les voiles volent au vent et ne couvrent pas tant les corps que cela. Pour moi c’est différent, mieux vaut fauter par le trop que par le pas assez. Des gens regroupés pique niquent tout autour du lieu de culte. Le moindre espace ombragé est occupé.
Je n’ose pas entrer à l’intérieur, je n’aime pas l=particulièrement les lieux de culte et puis je ne voudrais pas déranger.
Je sors, nouveau sas, je me découvre, et me retrouve au beau milieu du bazar. Chapelets de prière, voile islamique ou fantaisie, narguilés, pierres précieuses, bagues, colliers, viennent cotoyer fruits et légumes au parfum de coriandre dominant, sucre en cristaux. Ici les vieilles vous bousculent sans scrupule. Dans les restaurants, les hommes s’affairent à couper les tomates pour midi. A l’extérieur les crieurs essayent de venter leurs produits d’une voix nasillarde. Les montagnes calmes et immuables servent de décor à cette ville en pleine ébullition. Au carrefour, on les voit dépasser de derrière les immeubles récents.
Elles sont toujours là, sur ma droite alors que j’entame la descente de Valiye Asr.
Côté gauche du trottoir. Sens de le descente. En route vers le sud de la ville.
Un vieux lisant le coran vend des masques d’Halloween et des coussins péteur sur la rue. Et un autre, dont une des mains manque, vend du scotch devant une patisserie aux gateaux si surfaits qu’ils en paraissent faux.
Une douce musique orientale sort d’un magasin de CD / DVD alors que mes chaussures prennent l’eau. Le gérant de la boutique nettoye la devanture de son magasin et la rue entière par la même occasion.
Les suplications d’un mendiant viennent se mêler aux pleurs d’une fillette, jupette et collants noir en laine marqués par sa chute. Le mère l’étreint tendrement.
Une femme munie d’un appareil numérique à l’objectif zoom démesuré tente de prendre en photo un reflet sur la façade d’un immeuble aux vitres teintées.
Contre plongée.
La fontaine et le rire de beaux jeunes hommes.[...]
17:39 Retour au point de départ
lundi 2 mai 2011
12 avril 2011
Deuxième jour à Téhéran – 12 avril 2011
Réveil vaporeux, mon visage a enflé dans le nuit et mon œil gauche s’ouvre avec peine…
On peut suivre le trajet du moustique qui m’a défiguré sur tout le côté gauche de mon visage.
J’essaye de faire disparaitre tout cela mais c’est peine perdue…
Je me décide tout de même à m’exposer aux regards, je sors en direction du musée d’art contemporain. Suivant le trajectoire la plus longue possible.
[...]Après la marche que je viens de faire, je suis extenuée et manque de m’endormir au beau milieu du musée… ! Je suis trop couverte et pas moyen de me débarrasser de ces vêtements en trop. Et je me sens fièvreuse. Malgré tout sur le chemin du retour, je me laisse porter et me perds délicieusement. Je découvre une friperie mais rien de très intéressant. Puis je me retrouve au cyber café où je sais qu’il est possible d’aller sur facebook. L’homme qui tient le café parle parfaitement anglais, un ancien steward, et me connecte en quelques secondes. Je suis plus malade que jamais et mes éturnements font sursauter tout le monde, mes yeux pleurent car mon nez est pris…Cela me vaut l’intervention d’une jeune femme, sortie de nulle part, qui me tend un papier publicitaire pour un centre médical en me conseillant de l’appeler. Je lui dis merci mais que j’espère ne pas l’appeler. Je suis déconcertée. Et dire qu’elle attendait depuis un petit moment dans mon dos pour me tendre ce papier là ! Et cette conversation qu’elle avait avec le gérant, est-ce à propos de moi ? Je ne pensais pas être un pestiférée…
jeudi 28 avril 2011
8 avril 2011
De cette traversée aventureuse du pays je n'ai que quelques images
D'abord la poursuite des tuyaux, "le fameux gaz russe"
Le paysage de montagne sous le soleil couchant
Les villages isolés, sans perspectives
Le creux à flanc de montagne où l'on s'arrête pour uriner
Un trou au milieu de la route d'au moins deux pieds de profondeur qui n'endommage heureusement pas (trop) la voiture
Puis mes amis discutants vivement en italien
Je m'endors
J'ouvre deux fois les yeux au milieu de la nuit
Une première fois à la pompe à essence où un homme débraillé qu'on a surement tiré du sommeil vient nous faire le plein
Grand, blond aux yeux clairs (russe?)
Ils nous adresse un "Bye" malicieux
Deuxième fois, nous traversons un col , deux camions stoppés en pleine montée
La route est verglassée et la neige s'enroule autour de la voiture mes amis sont nerveux, je me rendors
7 avril 2011
Activity report
Back in the place, some children are already waiting for us. « Let’s play , let’s play.. » We want to try to find a translator to ask them if they know new games as today neither Carine or Armenak are with us.
We start to have a walk in the neighbourhood to find the woman we saw last time, with Pasquale, who was from USA.
As the places all look the same, we easily got lost.
We can feel that the children are impatient and they keep on asking when we will start to play. But when they finally understand what we are looking for, they start to search with us. They ask all the people around to find a translator, girls in particular, but unfortunatly they are too shy even to try to help.
Without even thinking about it we start to do a kind of « dérive ». This dérive drive us to a man’s atelier and he invits us to have a look at his place. Some children are curious, others less because they feel to impatient.
This man shows with pleasure the different parts of his atelier linked with different media such as wood, glass painting, ceramic, sculpture, drawings and even sketchs from theater plays. We should come back to this place with a translator.
We discover with pleasure that the kids don’t even know there neighbourhood and that it could be interesting to organize some walks and some excursions.
So finally we didn’t resoved the « translator’s problem », but we managed to use two of the oldest boys to translate as their english was quite good.
Finally back to the place, we play once again « one, two, three, figura ! », because the children were asking us to play this game. What a surprise to see that this game which they consider at first as an old-fashion one, is becoming their favorite one.
And it is really a way to make them know each other, play each other, boys and girls. They also occupy all the space. Which could easily become a problem as the oldest boys, used to play football, are also trying to occupy the space and don’t care about pushing the ball very strong in the middle of this group of more or less young children.
That is a point we have to speak about. Because this becoming conflict with those « impressed but trying to impress in return» boys as to be resolved.
Finally, as we had to leave, we discussed about the appointement with some of them, trough the translators and dicided to come back at 17 :30 or 18 :00 the day after.
One of the girl find a way to make the appointement clear for everyone : write it down with a chalk, on the floor, on the field ! Wonderfull idea !
So then this appointements will become visible for everyone and public.
And we warmly invit them to join the facebook’s group : « Bangladesh B1 1srt Championship ».
6 avril 2011
We see that some of the posters are missing but our advertising did work as we discover two boys asking us on the street where the championship was going to be.
The place finally is empty and the boys became upset when they realize that we want to play « One, two, three, Figura ». So they leave the place.
14 :00 is really to early because they just came out of school.
We wait, a bit disappointed...
Finally there is more and more children arriving from many places, going to find some friends to bring to the championship…The number is growing and growing.The championship can take place !
5 avril 2011
4 avril 2011
Visa à l''encre bleue
Ils me félicitent et expriment leur joie de me savoir bientôt en partance pour leur pays
Pourquoi cet étonnant enthousiasme ?
L'envie de contrer l'image si négative que leur pays a vis à vis du mien ?
Parce qu'ils se sont enfin débarrassé de l'insistante petite blonde qui venait presque tous les jours depuis une semaine ?
L'encre bleue encore fraîche sur mes doigts, je quitte les lieux en souriant
Passeport en main
Je vérifie et revérifie
C'est bien mon nom
C'est bien ma photo
C'est bien à compter de maintenant
C'est bien 30 jours
Il va bien falloir que j'y aille...
27 mars 2011
Enfin, presque arrivés au sommet
Après l'ascension de Cascade
Une belle lumière croise ma route
Le soleil vient se refléter sur la façade d'un immeuble recouverte de glaces au revêtement doré
Il se projette ensuite sur le sol, formant des lignes ondoyantes, des vagues
La vieille femme et l'enfant faisant ses premier pas, traversent les vagues de lumière de ce lac urbain
26 mars 2011
De l'hospitalité
C'est mythique
Un peu plus tard, accoudée au balcon, le cou trodu, encastré entre le sac plastique qu'on a mis là à sécher et la rembarde de bois fatiguée, je recherche un peu de soleil
Puis vient la grand-mère, puis vient la grue
Elles s'encastrent dans l'espace restant, pas peur de la promiscuité
Nous formons une belle brochette, ainsi, prête à se laisser dorer
Je gratifie la grue pour la beauté de son jardin où il y pousse des dizaines d'arbres et de fleurs différentes malgré la sécheresse ambiante
Mais je m'émerveille surtout de sa beauté alors qu'elle nargue le chat en contre-bas
Le pauvre animal qui miaule à tue-tête pour nous rejoindre
"Qu'est-ce que tu veux ? ha !"
Les autres m'appellent mais moi je suis bien là, avec les femmes et le chat.
vendredi 25 mars 2011
23 mars 2011
La table de travail
Il fait tout cela pour moi, moi qui ne daigne même décrocher le téléphone.
22 mars 2011
Il est déjà plus meublé que la dernière fois : un lit, un livre dans la chambre. Une table, une chaise et un réchaud dans l'atelier.
Le temps de se mettre à l'aise, le temps d'un thé, nous parlons. Malgré les barrières nous arrivons à créer une conversation, lui avec ses rudiments d'anglais et moi avec mes rudiments d'arménien.
Puis vient le moment de commencer et sous sa direction, je m'installe, le cou bien tendu, regard levé vers le ciel. Il m'observe, tourne autour de moi alors que j'essaye d'être à l'aise, puis il se lance. Frénétique, il agglutine des morceaux de terre autour d'un pilier vertical : mon cou.
Son regard et l'attention qu'il porte à cet objet me fascine autant qu'il m'effraye.
Ce qu'il cherche à représenter : "pas seulement la beauté du buste mais la femme"...troublant. Par la sculpture, il exprime ses sentiments envers moi.
Je photographie. Je pose entre nous ma caméra pour tenter de capturer cette relation par intermédiaire.
Il ne s'agit plus de moi, en tant que personne, il s'agit de ce double qu'il façonne, qu'il idéalise.
mercredi 23 mars 2011
21 mars 2011
Disparaître
Ne pas être vu
Les arméniens sont des caméléons complètement intégrés à leur environnement
Ils se fondent dans les bâtiments
Il n'y a qu'à regarder la couleur des vêtements: dégradés de gris, ocre, terre
Et leur forme : carrée
Pas de place pour la courbe et l'arabesque
Et dans la ville comme dans les esprits
Pas de perspectives
Ne pas s'agiter
Le Noir et Blanc
Son usage ici fait sens pour moi
Il n'y a pas de couleur, tout n'est que valeur de gris
Il n'y a que la lumière qui compte
Enfin, quand il y en a
19 mars 2011
Les éléments du décor
Il se frotte aux vitres et lance des regards suppliants.
Il désire pénétrer à l'intérieur mais lorsque la fenêtre s'ouvre, il prend peur et s'écarte.
Il ne veut pas vraiment de ce conford qui s'offre à lui.
Sa place est dans la rue, libre, mais le sait-il vraiment.
Il ou elle d'ailleurs ?
Puis il y a moi,
Le nouvel animal de compagnie.
Je suis ou plutôt tente de devenir un élément du décor.
Dégustant mollement mon énième café pour mieux retarder le moment de sortir sous ce ciel lourd et gris.
J'essaye de m'approprier ce nouvel espace sans trop y déborder.
Etre agréable à mon hôte pour mieux rester et ne pas avoir à aller demander l'auberge et le couvert dans un autre foyer.
Je suis bien ici, bien dans un espace, pour la première fois depuis mon arrivée.
Et finalement la fleur.
Envoyée par ses parents pour son anniversaire.
Malgré la distance, ils sont ici que ce soit à travers cette rose ou lorsqu'ils partagent notre repas à travers l'écran de l'ordinateur.
Tout ici m'inspire la tranquilité.
Ce lieu respire la bienveillance.
18 mars 2011
L'absence
Nous ne sommes que le lendemain et déjà tout va disparaître.
Elles s'évertuent déjà depuis un petit moment à détruire avec haine ce que nous avions construit avec tant d'enthousiasme.
Cela me ronge.
Je les observe de loin, l'air détaché car sensée ne pas avoir pris part à tout cela.
Nous nous étions mise d'accord.
Elle assumera l'entière responsabilité de nos actes.
Il est plus facile de faire porter la faute à celui qui n'est pas là pour s'en défendre.
Notre action impulsive.
Cette envie de s'approprier le lieu, ce lieu qui était sensé être destiné à la création, a pris une ampleur que nous n'avions pas prévue.
Pour nous c'est démesuré.
Avec le recul, je peux essayer de comprendre.
Je ne peux pas imaginer par quel shéma, comment sont nées ces suspicions qui ont menées à conclure pour un acte de malveillance.
Complot, nous aurions formé un groupe d'action contre...contre quoi ?
Et dire qu'elle en avait rit...
Dire qu'elle en avait rit avant de nous dénoncer !
Je peux essayer de me mettre à leur place.
Nous avons "craché" sur leurs murs, "vomi" l'oppression et la rigueur qu'ils s'mposent et nous ont imposées...
Nous l'avons ingéré et régurgité sous forme d'une explosion de joie et vie !
Explosion d'objets usagés, déchetsl, rebuts de leur propre société.
Quel choc cela dû être de les voir ainsi exposés sur leurs murs, comme une insulte.
Leur jeter ainsi au visage ce qui se cache dans l'arrière-cours, ce qui y pousse et y pourri, sans qu'on ne puisse rien y faire.
17 mars 2011
Partie cherchée ses lunettes de soleil, l'autre artiste en résidence revient les bras chargés de matériaux hétéroclites achetés dans une boutique de mariage.
Décorons donc cet espace blanc et stérile !
Les fils traversent la pièce de part en part et forme dans l'angle de la porte d'entrée un réseau entremêlés qui descend doucement jusqu'au sol. Un toile d'araignée ponctuée de petites tâches blanches et lumineuses.
Puis elle sort du papier d'aluminium, objet absolument inusuel ici.
Empaquetons les meubles !
A commencer par la télévision, puis la télécommande, la panoplie de l'homme moderne.
Puis la chaise...La chaise devient cet homme moderne, une tête en sac plastique pleine d'air et des chaussons aux pieds, mollement assis et passif.
mardi 22 mars 2011
15 mars 2011
Ma famille arménienne
Pourquoi m’aiment-ils tant ?
Je ne comprends pas.
La peur d’être aimée.
C’est peut-être pour cela que je suis si farouche.
L’incompréhension.
Comment ai-je pu faire naître un sentiment si fort ?
Aurais-je peur de l’amour car il représente quelque chose d’étouffant à mes yeux ?
Une attache.
Un feu à entretenir.
Des attentes.
Et moi qui coure tant après la liberté.
Qui déjà suis effrayée de faire souffrir mes proches parents.
Qui supporte déjà le poids d’une famille.
Voilà que je me retrouve tiraillée entre deux !
Narine
La beauté de son visage, si doux, paré de ses sourires chaleureux.
A l’occasion de ma venue, elle s’était tout particulièrement mise en beauté.
Les efforts qu’elle déploie pour entretenir le feu dans son foyer.
Le gigantesque poêle au milieu du salon.
Les histoires qu’elle raconte à son petit-fils pour calmer son énergie dévastatrice.
Ruben s’évertuant à frapper le sol de sa bêcheuse.
Les petites phrases aimables qu’elle murmure à son mari lorsqu’elle fait l’intermédiaire entre nous.
Sako ne me parle jamais directement, par pudeur ?
C’est la femme, la mère, la grand-mère et l’amie, tout à la fois.
Karbis
Le fils de la famille à la sensibilité trop développée.
Il étudie maintenant la littérature russe.
Il a grandi mais ses manières restent inchangées.
S. a dit qu’il lui faisait penser à Truman Capote.
J’espère que comme lui il réussira à obtenir richesse et notoriété.
J’espère qu’il pourra vivre sa vie, caché peut-être, mais qu’il s’épanouira.
Mari
Mari travaille dur, trop dur.
La société a changé et le capitalisme a explosé dans ce petit pays qui n’y était pas préparé.
Il y a peu voir pas de réglementation du travail.
Le gouvernement se rempli avidement les poches du travail de son peuple.
Mari avec son diplôme d’économie est caissière dans un supermarché.
Chaque jour que Dieu fait, elle se rend à son travail où elle enchaîne huit heures sans une pause.
Lorsqu’elle arrive, elle est au centre de notre rencontre.
Par sa bouche, la nourriture est engloutie, puis une fois rassasiée, c’est par sa bouche encore que les questions fusent.
Par sa bouche, car elle seule parle un anglais appréciable.
Par sa bouche, ils nous interrogent, nous cuisinent, essayent de comprendre ce monde que nous représentons et qui vient perturber le leur.
Meri
Meri ne travaille pas, elle élève son fils.
Activité qui semble la fatiguer.
Elle n’a pas un fort caractère et sa timidité montre bien qu’elle est assez soumise.
Elle n’a que peu d’emprise sur son enfant et pouvoir le temps de quelques heures déléguer sa responsabilité de mère à sa propre mère.
Sako
Sako n’est pas sur l’image mais pourtant il est là.
Il est omniprésent car c’est le chef du foyer.
Il se cache derrière tous ces fastes que l’on déploie pour nous ce soir là.
Au moment où on festoie, il travaille dur pour rendre cela possible.
Il faut prendre, apprécier, c’est comme cela qu’il sera remercié.
Sako ne me parle pas directement.
Il doit avoir de la pudeur là-dedans.
Il met entre nous une certaine distance.
Mais je comprends bien quand il s’adresse à sa femme qu’il s’inquiète pour moi.
Il m’a fait peur car il représente une autorité que je ne conçois pas : celle du père de famille.
Il s’est senti responsable de moi comme de ses propres enfants.
Mais je suis différente et bien que de la même racine, ma famille a pris un autre embranchement.
Maintenant je le comprends mieux, il ne me fait plus peur et pourquoi en aurais-je peur ?
Ruben
Ruben est un garçon malicieux.
Un diablotin aux cheveux blonds et bouclés, angéliques.
Ruben est avant tout un garçon et cela fait la différence.
Il peut courir sur les meubles, frapper sur le sol à l’aide d’une bêcheuse, cracher et frapper sa mère.
Personne ne dira rien, pas un mot plus haut que l’autre, voir même on en rit.
Mais cela aurait surement été différent si Ruben avait été une fille.
14 mars 2011
La peau des fruits
Un lieu où vivre
Rien d'extraordinaire
Juste un lieu où me poser
Où construire quelque chose
Mais il ne vient pas
Je ne chercherais plus
Ce qui dois arriver arrive toujours
En attendant je suis là
Je suis à Bengladesh
Je suis dans cet espace intermédiaire
Aujoud'hui pour la première fois, j'essaye de m'y poser
De m'y reposer
De m'y apaiser
Goûter à des joies simples et m'en satisfaire
La chair d'un fruit
Pourtant ça ne prend pas
Il reste toujours quelque chose de désagréable
Cette enveloppe délicate qui dépérit
Qui devient déchet de plus dans cette cuisine
Rien de dure
13 mars 2011
12 mars 2011
mercredi 16 mars 2011
11 mars 2011
Je réfléchis sur la condition des hommes et leurs problèmes. Car il n'y pas que les femmes qui souffrent à cause du poids de la société ici, il y a aussi les hommes, les jeunes hommes. Leur frustration est si palpable. La sexualité est si problématique. Pourquoi s'étonner autant du faite qu'il ne sache gérer le pouvoir dont ils jouissent sur leur épouse ?
10 mars 2011
J'ai toujours cette apréhension quand la nuit tombe car c'est l'heure où les corbeaux déploient leurs ailes sur la ville. Ils croassent, viennent se poster sur les grues maintenant arrêtées des chantiers de Northern Avenue. Ils viennent aussi aux coins des rues, tenues noires des pieds à la tête. Toujours en bande, ils me survolent dans la rue, me frôlent sans réellement chercher à m'atteindre. Ils n'attaquent pas, ils jouent. Mais que cherchent-ils ? Pourquoi cette intrusion ?
Je pense qu'ils s'ennuyent et cherchent une distraction. J'en ai presque pitié et pourtant je leur en veux chaque fois qu'ils se heurtent à ma bulle, de m'obliger à revenir sur terre.
Hallucination
Je n'ai pas mangé.
La cigarette que je viens de fumer à moitié me tourne la tête alors que nous quittons Leningradian. L'appartement désolant aux allures de lupanar.
De retour sur la grande avenue, j'ai une envie pressante de rentrer...Monter dans le marchoutka...Essayer de reconnaître les lieux, je ne sais pas où je suis...Je tente de me représenter mentalement l'espace. Ah, je reconnais la rue, le monument pseudo-grec, mais déjà il tourne : "կանգարում կպաեք" !
Descendre, en se heurtant pour la énième fois la tête contre la porte. De l'air. J'appelle, besoin de parler à quelqu'un de confiance. Je ne sais pas si je dois continuer à dépenser tant d'énergie à trouver un endroit habitable...J'y réfléchi. Dans mes pensées, je ne reconnais même plus le pâté de maison. Je suis dans un état second. Les aboiements. Une silhouette blanche au loin. Je vois flou. Un sac plastique. Mais la forme d'abord volante semble en fait marcher, renifler, chercher quelque chose au sol. Un chien ! Mon coeur s'emballe. Il est sur mon chemin, mais alors que j'avance déjà il n'est plus là. Une hallucination. Plus que quelques pas. En contournant le grillage de l'école, le vent se soulève, j'ai du sable dans les yeux, les sacs plastiques dansent accrochés aux arbres tels des pendus immaculés, le ciel est lourd...Le gardien embué et débraillé m'ouvre la porte. Je grimpe dans mon abris. Je ne sais que faire en priorité. Ma vessie me presse d'aller aux toilettes, mon coeur se meurt d'entendre la voix de D., mon estomac crie famine...Tous ces sons mêlés forment un étrange symphonie en moi, je saisis les objets, les déplacent, la tasse glisse et m'échappe de mains. Son contenu vient se répandre sur mon ordinateur...Un instant cauchemardesque.
9 mars 2011
C'est une présence.
Mais de qui ? Quelle présence ?
Elle est vide et qui viendra s'y installer ?
Qui viendra combler ce vide ?
Qui viendra honorer cette invitation au repos et à la contemplation ?
Ici au beau milieu de ces immeubles défraîchis.
Il n'y a que moi dans cette impasse.
Pour mesurer quoi ?
Pour me mesurer à la vi(ll)e.
Quelle est l'unité de mesure ?
Les années qui passent.
Le temps d'une introspection je me retourne sur mon jeune passé.
22
J'ai déjà et seulement 22 ans.
Sur l'image la tête touche la marque.
Mais ce n'est que mon ombre.
Quel âge ai-je réellement ?
L'expérience se mesure t'elle en années ?
"Stupid foreigner"..."Just a stupid foreigner"...
Voilà ce que je me répète, c'est mon bouclier, ma protection.
"Act like if you were stupid"
Un conseil très utile pour qui voyage.
Il y a leur monde et il y a le mien et peu, voir pas, d'altercation possible.
Ce qui me touche m'est personnel et je ne veux pas m'en justifier.
Alors on me laisse en paix.
mardi 15 mars 2011
8 mars 2011
Le vent
Sur cette place déserte nous sommes à découvert, rien à l'horizon pour nous protéger de sa pression, il nous bouscule à loisir
Echappées
Nous parcourons des étendues asséchées et désolées où les seules cultures fertiles semblent être celles de sacs plastiques qui poussent partout telles des herbes folles. Contrastants avec la terre brune, et le ciel gris, un large panel de couleur s'étend sous nos yeux. Du blanc tirant sur le gris, aux couleurs flashies, en passant par les tons pastels.
Animés par le vent, virvoltants, tournoyants si vite qu'il est impossible de distinguer s'il s'agit d'un déchet ou une fleur magnifique.
7 mars 2011
"Pour se reposer la vue, il faut regarder à l'infini."
Conseil d'un médecin, vu lors d'une visite médicale, peu avant mon départ. A travers la fenêtre du machoutka, je regarde à l'infini ou du moins j'essaye. La ville a revêtue son manteau de tristesse. A l'horizon, il n'y a plus de montagnes, justes ces immeubles cotonneux. Manque de perspectives. Je ne me sens pas d'errer, bien que j'en ai besoin, et puis il n'a pas assez de lumière.