Ce qui rend le travail photographique de Saul Leiter fascinant c’est que jamais cet Américain de 84 ans – que l’on redécouvre aujourd’hui – n’a jamais cherché la notoriété. Cette absence de vanité se reflète dans ses images. Datées des années 1950, essentiellement dans les rues de son quartier new-yorkais de l’East river, celles-ci sont toujours prises à travers le filtre de ses états d’âmes. On y découvre une ville à hauteur d’homme, la New York d’un piéton anonyme qui exprime avec une sensibilité de chat ses petits bonheurs fugitifs de promeneur solitaire.
Flaneuse invétérée, je ne crois qu'en l'expérience personnelle de l'espace en laissant mon esprit vagabonder au rythme de mes pas. La marche éveille ma réflexion, ou plutôt mon imagination et me conduit dans un espace temps qui m'est propre : en plein coeur de la réalité et pourtant si loin.
Rien ou presque rien, voilà ce que je recherche, ce que je capture et tente de restituer.